La tenue de l'arme La poignée droite se tient en gardant le pouce opposé à l'index et les autres doigts l'enveloppant. La poignée est logée dans le creux de la main (entre les éminences thénar et hypothénar), les doigts en supination non forcée (45°). La tenue de la poignée crosse de la même manière pour le pouce et l'index, les autres doigts se referment sur la poignée. Il convient de bien choisir sa poignée crosse en fonction de la forme de sa main.
Les positions En France, on distingue huit positions d'escrime au fleuret, d'autres pays, comme l'Italie, comptent les positions intermédiaires en plus. Ces huit positions sont définies par la latéralité du fleuret par rapport au corps du tireur (à droite ou à gauche), par la direction de la pointe (plus haute ou plus basse que la main), par la préhension de l'arme (supination : paume vers le haut, ou pronation : paume vers le bas). On peut ainsi définir huit positions qui ont pour noms prime, seconde, tierce, quarte, quinte, sixte, septime, octave, plus ou moins utilisés par les tireurs et servant de "base" aux parades et aux prises de fer. Les positions d'escrime viennent s'inscrire dans les lignes, portions de l'espace considérées par rapport à la main et à l'arme du tireur. On définit alors quatre lignes (représentées ici pour un droitier)
Les positions et les lignes structurent l'espace du fleurettiste. Les deux positions de base sont la sixte et la quarte.
Les préparations d'attaques Les préparations d'attaque peuvent être des mouvements du corps, des jambes et de la lame. Elles peuvent se combiner. Les préparations de la lame sont les battements, pressions, froissements et engagements que l'on nomme également "attaques au fer". Ces actions plus ou moins prononcées sont exécutées en recherchant le fer adverse avant l'offensive, pour la préparer et, surtout, pour prendre la priorité. Battre le fer et attaquer, c'est :
Le coulé permet de glisser son fer le long de la lame adverse pour préparer et loger son attaque. Il est donc considéré, à juste titre, comme une préparation d'attaque.
Les attaques composées Les attaques composées sont, par définition, innombrables : elles sont réalisées à partir d'action simples (feinte d'un coup droit, de coupé, de dégagement) combinées entre elles et se terminant par l'attaque finale. Le but de la (ou des) feinte(s) étant de faire réagir l'adversaire, de provoquer une réaction afin de toucher. Une attaque est dite composée lorsqu'elle trompe une ou plusieurs parades, provoquées par une ou plusieurs feintes. Le trompement consistant à soustraire la pointe à la parade adverse.
Les parades Parer est se garantir d'une action offensive adverse en détournant le fer adverse avec son arme. Les parades peuvent d'exécuter de deux façons, d'opposition ou du "tac". Elles se classent, d'après le déplacement de la lame et de la main, en quatre catégories :
Comme le montre le tableau suivant, le fleurettiste a donc le choix de la parade, choix qu'il effectuera en fonction des circonstances et de sa tactique du moment.
Au cours du combat, la protection ou la couverture de la surface valable, avec le bras ou la main non armée, ou avec toute autre partie non valable, est fortement interdite. Elle équivaut à une faute du premier groupe es est passible d'un carton jaune. Pencher la tête pour protéger la poitrine est interdit.
Les ripostes et contre-ripostes Les ripostes et contre-ripostes sont des actions offensives portées après avoir paré une attaque (c'est la riposte), ou après avoir paré une riposte ou une contre-riposte (c'est la contre riposte). Elles peuvent être simples ou composées, directes ou indirectes. Elles s'exécutent àtemps perdu ou du tac au tac, par prise de fer ou sans.
Les actions contre-offensives Les actions contre-offensives s'effectuent pendant l'attaque adverse et cherchent à arriver avant celle-ci, en "prenant un temps". Certaines se font en parant (coup de temps), d'autres se font en esquivant ou en rompant. Les contre-attaques se répartissent en quatre formes distinctes :
Les variétés d'attaques Ce sont des actions offensives ou contre-offensives exécutées après une action défensive adverse (souvent une parade, parfois une retraite).
Les prises de fer Comme son nom l'indique, la prise de fer est une action sur le fer adverse, dans le but de le maîtriser tout en l'écartant. Les quatre prises de fer - l'opposition, le croisé, le liement et l'enveloppement -, existent seulement au fleuret et à l'épée, la position des lames des sabreurs et la distance des combats interdisant de fait les "prises de fer" au sabre. L'opposition est une prise de fer qui se débute et se termine dans la même ligne. Elle peut se faire dans toutes les lignes. Le croisé s'effectue toujours de la ligne haute à la ligne basse correspondante. Le liement débute dans une ligne et se termine dans celle diagonalement opposée. L'enveloppement est un mouvement circulaire débutant et finissant dans la même ligne, à l'instar de l'enveloppement de sixte. Les prises de fer ont une position privilégiée dans la technique des armes de pointe, elles peuvent être parade, attaque, préparation et même "parade-riposte", lors d'un "coup de temps". elles sont à l'escrime ce que le tango argentin est à la danse, un mélange d'opposition et de coopération. Elles ont tendance à disparaître de la panoplie des fleurettistes modernes pour plusieurs raisons, dont la principale est la tendance aux coups lancés.
Seule arme non conventionnelle, l'épée est la plus facile à comprendre. Elle fait souvent référence aux duels par sa technique et sont règlement. C'est l'arme utilisée au pentathlon moderne, où les assauts se font en une seul touche, par analogie aux rencontres au "premier sang" de certaines "affaires".
La tenue de l'arme La tenue de l'arme peut se faire de différentes manières, selon les techniques utilisées ainsi que la tactique préconisée. Certain tireurs sont les adeptes de la poignée crosse, parfois modelée à la forme de leur main, et dont le premier ergot est scié pour faciliter le doigté. D'autre sont des de la poignée droite permettant de meilleurs dérobements, des remises en cavant et une plus grande allonge lorsqu'elle est tenue par le pommeau. Cette prise reste conseillée après beaucoup de travail et peu de musculation.
La position de garde La position de garde classique est prise pointe-main-avant-bras sur la même ligne, pratiquement horizontale, pointe légèrement sous la coquille adverse, coude nettement décollé du corps. La position de garde est parfois moins assise que celle du fleuret, à cause des touches possibles au pied et au genou. Elle doit permettre une grande vitesse de déplacements, nécessaire à la maîtrise des distances.
Actions offensives et défensives Les actions offensives de l'épée ont un champ d'action élargi par rapport au fleuret, toutes les parties du corps de l'adversaire sont une cible potentielle. Certaines cibles sont toutefois plus visées, telles la main et le pied, la saignée du bras, la cuisse et le masque, enfin l'épaule et le corps. Le travail de l'épéiste ressemble parfois à celui d'un barman au plateau bien rempli : peu de mouvements des doigts et de la main, souplesse et mobilité du bras, équilibre et grande mobilité des jambes. Les positions de base sont exclusivement les positions de sixte et d'octave, nettement moins prononcées qu'au fleuret. Les actions défensives à l'épée sont essentiellement des parades longues, dites coup de temps d'opposition ou d'interception. L'épéiste cherchant à se couvrir, en menaçant et, si possible, en touchant l'adversaire. Les parades du tac ont aussi leur place ainsi que les parades en cédant, de quarte et de prime notamment. Les variétés d'attaques que sont les remises et les reprises sont très prisées à l'épée, elles en sont le fondement. Les remises sont surtout effectuées sur des parades du tac, alors que les reprises le sont sur des parades d'opposition.
Les déplacements Les déplacements ressemblent à ceux du fleuret, ils ont toutefois quelques différences. La reprise de garde s'effectuera de préférence bras tendu, pour remiser ou repriser, et pour contrecarrer les actions de l'adversaire. Les combats rapprochés sont fréquents à l'épée et autorisés sous certaines conditions, ils favorisent les redoublements. Les déplacements de l'épéiste ne doivent à aucun moment nuire à son bon équilibre. A cette arme qui n'est pas astreinte à des règles de priorité, les variétés d'attaque que sont la remise, la reprise et le redoublement surviennent couramment et mettent l'équilibre de l'escrimeur en rude épreuve.
Le sabre est la seul arme qui peut pointer et trancher, c'est une arme d'estoc, de taille et de contre taille. Si, dans les troupes à pied, on enseignait surtout l'épée et le fleuret, dans la cavalerie, le sabre était particulièrement pratiqué, même pour la fustigation. Le sabre de nos escrimeurs tient plus de la latte que du bancale, il est dérivé du sabre léger ou "sciabola" que les Italiens mirent au point vers 1850, pour le duel. Il trouva sous l'impulsion des maîtres napolitains et romains, de nombreux adeptes, de la "botte italienne", jusqu'en Hongrie. Le sabre moderne doit beaucoup au maître italien Santelli, qui exporta son enseignement. Remarquable technicien et habile pédagogue, il est l'inventeur du deuxième système de défense, comprenant la prime, la seconde et la quinte. Le premier système est l'uvre du grand maître hongrois Borsody, il comprend la tierce, la quarte et la quinte. Le système défensif des sabreurs comprend donc cinq parades essentielle, qui ressemblent à leurs cousines du fleuret, sauf la quinte qui, ici, protège la tête.
La tenue de l'arme La tenue de l'arme est différente de celle du fleuret ou de l'épée. La position de garde la plus employée est la tierce, capuce tourné vers l'avant, poignée tenue dans la main, pouce légèrement fléchi en opposition au tranchant et à l'index. Les trois autres doigts sont joins et repliés, maintenant la poignée dans la paume, près de la naissance des doigts. De la tenu du sabre dépendra la qualité des touches, le doigté, la dextérité. Si la tenu du sabre est plus naturelle que celle du fleuret ou de l'épée, il est important de la travailler et de la corriger sans cesse, à peine moins qu'aux autre armes.
Les déplacements Les déplacements du sabreur diffèrent de ceux des autres armes par l'interdiction de 1994 d'utiliser les passes, donc la flèche. Les courses que l'on observait avant cette date on disparu, entraînant un retour salutaire à la phrase d'armes. Tout passage du arrière devant le pied avant sera sanctionné par un carton jaune, puis rouge en cas de récidive.
Les cibles et la touche Les attaques, les ripostes et les contre-attaques portent le nom des cibles qu'elles visent ou atteignent. Ainsi, les cibles principales se nomment tête, "banderole", figure, flanc, ventre, manchette extérieure, que l'on touche avec la pointe, le tranchant ou le faux-tranchant, par la banderole, molinello, ou par un simple coup. Les préparations d'attaques : la position des lames et la distances des sabreurs ne favorisent ni les prises de fer, ni les engagements, ni certaines préparations comme la pression. Aussi verra-t-on beaucoup d'attaques au fer par battement ou des recherches de contre-temps pour prendre la priorité, véritable feux vert de l'offensive. Les contre-attaques à la manchette ainsi que les variétés d'attaques (remises-reprises-redoublement) sont des techniques incontournables du jeu des sabreurs. Le travail technique des meilleurs sabreurs s'effectue généralement à la leçon individuelle avec le maître. La leçon prend alors des allures de ballet au rythme syncopé où la technique est poussée jusqu'au point de rupture.
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